Discours de Anas Seko à la COP des Villes Abidjan 2022

Monsieur le Vice-président de la République,

Monsieur le Gouverneur du district autonome d’Abidjan,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Madame la Présidente de l’AIMF,

Mesdames et Messieurs les Maires,

Chers participants,

Je suis très honoré aujourd’hui de défendre le climat devant cette illustre assemblée que vous constituez. Avant tout propos, je m’en voudrais de ne pas remercier l’Association Internationale des Maires Francophones, pour cette belle initiative qui permet de réunir les maires, et de réaffirmer leur engagement pour l’atténuation et l’adaption au changement climatique.

Chez nous au Bénin en langue Fon, on parle de «GBƐTƆ́». «GBƐTƆ́» traduit en français comme Homme a un sens bien plus profond. En effet «GBƐTƆ́» est constitué de «GBƐ» qui signifie «VIE» et de «TƆ́» qui signifie Père. Nous sommes donc Père de la Vie. Pas au sens Divin. Mais dans le sens où, en tant qu’être doué d’intelligence, notre responsabilité est interpellée, envers l’environnement et le bon fonctionnement des sociétés humaines.

Au lieu de cela, les activités humaines ont plongé le monde dans la plus grande menace pouvant conduire à l’extinction des espèces : le réchauffement climatique. L’élévation de la température à la surface de la terre a des conséquences désastreuses. Aucun continent ne sera epargné. Et l’Afrique, malgré sa faible contribution aux changements climatiques, est sans doute selon Action Climat je cite « la région la plus vulnérable au monde compte tenu des niveaux élevés de pauvreté qu’elle enregistre. En l’absence d’argent, de biens et de services en quantité suffisante, il sera de plus en plus difficile pour les pauvres de s’adapter aux changements climatiques qui exercent une pression sur les denrées. » . Mon pays le Bénin, malgré les efforts d’adaptation de son Gouvernement reste vulnérable face aux effets néfastes des changements climatiques.

Cette année j’ai 25 ans, d’ici 2030 j’aurai 33 ans. Et franchement je n’ai pas envie de faire face à l’insécurité alimentaire, les catastrophes naturelles, les maladies infectieuses ou encore les chaleurs extremes. Et pire encore, d’ici 2030 la fille de ma voisine qui vient de naître n’aura que 8ans. Quel sort notre irresponsabilité réserve aux générations futures ?

Nous devons radicalement réduire nos émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs. Et développer la résilience de ceux qui sont déjà affectés par le réchauffement actuel.

L’heure est à l’action.

J’en appelle à la responsabilité des pays les plus pollueurs en matières de CO2. Je voudrais saisir ici l’occasion pour rappeler une fois de plus les engagements non tenus de l’accord de Paris vis à vis des pays en voie de développement.

Unissons nos forces et agissons au niveau local et national, avec la participation de tous les citoyens concernés.

Nous n’avons que trois 3 ans pour tenir dans 1,5 ° C en référence au dernier rapport GIEC.

Et si vous ne faites rien, l’histoire se souviendra de votre faillite.

Le compte à rebour est lancé.

Je vous remercie.

Anas Seko