Mes débuts dans la lutte pour la protection de l’environnement
Il était une fois, dans un village lointain, en l’an 176 avant Jésus-Christ, un militant environnement vint au monde.
D’accord vous avez raison. J’exagère un peu. Je vous raconte la vraie histoire.
Au Collège d’Enseignement Général de Gbegamey
Mon engagement pour un environnement sain a commencé en classe de terminale au Collège d’Enseignement Général de Gbegamey en 2015.
J’étais écoeuré de voir des déchets traînés dans la cours de l’école ou les salles de classe, malgré la présence des poubelles. L’insalubrité ne semblait pas déranger certains élèves de l’établissement. De mon côté, je n’étais pas à l’aise. Il fallait faire quelque chose et ne pas rester les bras croisés.
À l’époque j’étais dans une association au sein de l’école qui réunissait des élèves. Lors d’une rencontre, j’ai émis l’idée d’une campagne de salubrité et de sensibilisation au maintien de la propreté dans l’établissement. Le projet était accepté par l’équipe. Nous devrions ensuite en discuter avec le Directeur pour avoir son aval. Malheureusement après la rencontre avec le Directeur, mes camarades n’avaient plus le même engouement pour la poursuite du projet. Lors d’une discussion, l’un de mes collaborateurs disait « Vas-y continue. On va te soutenir ». Par soutien, j’entendais plutôt : « Tu seras seul à exécuter le projet. Nous, on viendra te regarder de temps en temps ». J’ai dû abandonner.
Après l’obtention du baccalauréat
Dans un coin de ma tête, j’avais toujours eu une forte envie de changer les choses au CEG Gbegamey. Après l’obtention de mon baccalauréat, j’ai essayé d’impliquer un autre ami dans une recherche de solution pour lutter contre l’insalubrité à l’école et dans nos rues. « Mon papa a dit qu’on ne pourra pas lutter contre l’insalubrité, car c’est un grand travail.» dit-il. Deuxième échec pour moi !
En 2016, j’avais enfin trouvé un ami intéressé par mon projet. Nous avions la même vision, c’était excellent. Chacun devrait écrire ses idées sur un papier pour qu’on en discute après. C’est ainsi que naît : Programme d’Assainisement Scolaire (PAS). Un projet que j’ai écrit en faisant des recherches sur internet.
Tout devrait bien se passer. Il y’avait juste une seule chose qui retardait le travail. Nous ne sommes pas dans l’action car mon nouveau collaborateur était trop perfectionniste. On devrait attendre le moment parfait ou le projet parfait. On a attendu en vain. J’ai dû abandonner encore une fois.
Un duo de jeunes engagés
Après cet échec, je me suis tourné vers la photographie mobile de nature. Une manière pour moi de préserver l’environnement. En effet, j’étais inspiré par mon camarade étudiant Steve Zanklan, qui faisait de très belles photos avec son smartphone.
Pour l’occasion, conseillé par mon frère, j’avais créé un compte Instagram (devenu aujourd’hui @le_ramasseur_dordures). À travers mes photographies, j’avais été répéré en 2017 par Délé Primael Agbalohoun, qui venait de créer le blog Adeyemi spécialisé sur les thématiques environnementales (adeyemitino.wordpress.com). Il avait besoin de contenus sur l’environnement et m’a contacté. On avait la même passion, la même vision et nous étions dans l’action. Nous avions commencé à travailler ensemble. Notre duo était magique. L’un faisait des photos, et l’autre rédigeait des articles.
Avec le blog Adeyemi, nous avions également participé en mars 2018 à la Vague Verte, une activité de ramassage de déchets dans la nature et de sensibilisation initiée par la Brigarde Verte. C’était pour moi, ma toute première activité de ce type sur le terrain.
Dans la même année, nous nous sommes engagés aux côtés de l’ONG Course Verte Bénin dans la ville de Abomey-Calavi. « Anas, il y’a une ONG qui ramasse les déchets en faisant du sport chaque samedi matin, on devrait aller voir » disait Primael.
Ma rencontre avec Délé Primael Agbalohoun fût décisive et une étape importante de ma carrière. Il m’avait donné l’occasion de pouvoir défendre une cause qui me tenait à coeur. Moi qui avait perdu tout espoir de m’engager un jour, me voilà expédié dans une belle aventure verte.
Si aujourd’hui, je suis considéré comme un jeune leader du domaine de l’environnement, je le dois à toutes ces personnes, qui étaient à des moments donnés, des éléments importants de mon parcours.
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